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Le Mans FC : Echec et Mat ?

Le Mans FC : Echec et Mat ?
Les affres financiers du Mans FC font la une de nos quotidiens ces derniers jours et font planer une inquiétude légitime bien au-delà des cercles sportifs. 
 
Rappel de la situation
 
Le Mans FC, qui était encore en Ligue 1 en 2010, paye sa non remontée immédiate avec un budget sans cesse revue à la baisse. Sous  le coup d’un encadrement de la masse salariale depuis sa descente, le club n’a pas réussi à remonter la pente et le poids des salaires restants des joueurs en ligue 1, combiné à une augmentation du coût de location du stade, une baisse des revenus de diffusion télé ainsi qu’un désintérêt de plus en plus marqué du public pour le club n’ont fait qu’aggraver des finances déjà très justes. 
La force du Mans, et une partie de son budget, était basée sur l’explosion de jeunes talents… Malheureusement pour Henri Legarda, ceux-ci se sont révélés trop peu nombreux pour enflammer les transferts. 
C’est  au travers de toutes ces raisons qu’il faut comprendre la crise actuelle du club. 
 
Eté 2012– Un club au bord de la plongée
 
En juillet, un premier coup de semonce résonnait déjà et jetait un premier froid sur l’avenir du MansFC lorsque la DNCG décidait la rétrogradation administrative du MansFC en National. Un appui de la municipalité renforcé par des engagements à baisser la masse salariale, augmenter le capital et vendre la Pincenardière ont permis un sursis au club. 
 
Mercato 2013 – La fin d’une aventure ?
 
Au cours de ce mercato, le départ précipité de Mamadou Doumbia pour le Koweit inquiétait les supporters sur un plan de vue sportir mais l’arrivée d’Abdeslam Ouaddou les rassurait aussitôt… Sauf que la LFP invalidait le contrat, malgré la faiblesse du salaire (2200 € / mois pour un contrat de 6 mois) révélant au grand jour l’incapacité du club à remplir ses obligations vis-à-vis de la DNCG, que le Président Legarda devra revoir à la fin du mois de février. Les articles se multiplient, on parle de cessation de paiement (ce que dément par ailleurs Henri Legarda au cours de la rencontre après match  face à Nantes), de faillite. La dette est colossale : 7 millions pour un budget qui avait ramené à 10 millions ! 
Comme le symbole de cette crise, le président a fait un appel au soutien des collectivités pour redresser la barre et permettre au club de survivre !
La situation est inextricable pour le club : la Pincenardière n’est toujours pas vendu, les créanciers souhaitant avoir des garanties, les investisseurs ne se bousculent pas à la porte (selon la presse, MMA et Leclerc qui avaient été sollicités auraient refusé). 
 
Trouver des investisseurs ? 
 
Si le choix le plus simple serait effectivement de trouver des investisseurs, on imagine mal des chefs d’entreprise, dans le contexte actuel, prendre le risque de verser 7 millions, sans aucune garantie, dans un club qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était il y a encore quelques années… En effet, même si le club arrivait à préserver son maintien financier en ligue 2, rien ne garantit que le maintien sportif soit assuré, du fait de la jeunesse de l’équipe (rappelons que 19 des 25 joueurs sont issus du centre de formation et vivent leur première saison à ce niveau de compétition ; si on y ajoute tout l’aspect non sportif, ces mêmes joueurs doivent avoir bien du mal à rester concentrés sur le match en lui-même.
Les « mécènes » possibles sont bien limités dans notre département et, hormis MMA et Leclerc, peut-être que certains groupes pourraient participer tels Loué ou encore, pourquoi pas, Vinci qui a beaucoup à perdre en cas de disparition du club… 
 
La ville pour sauver le club ?
 
Henri Legarda a donc fait un appel aux collectivités pour sortir le club de ce mauvais pas, un appel désespéré, puisqu’il indique n’avoir aucune sortie de secours. Mais que peuvent réellement faire les collectivités ? Des réglementations existent et limitent cette participation à un maximum de 2,3 millions d’euros (voir ici : http://www.observatoiredessubventions.com/2012/subventions-aux-clubs-sportifs ) , ce qui est bien loin de la facture et il est important de trouver une solution pérenne et pas uniquement un pansement sur une jambe de bois.
Il est utile ici de rappeler, contrairement à ce que nous pourrions lire par ailleurs, que la ville du Mans n’a aucun devoir légal  de sauver le club, qui est une entreprise privée même si nous voyons bien que Jean-Claude Boulard fait des pieds et des mains pour tenter de trouver une solution à cette situation qui risque de peser particulièrement lourd dans le cadre des prochaines élections municipales qui se tiendront en 2014 et sa position n’est pas très simple puisque dans tous les cas, la ville se retrouve victime des dommages collateraux… Rappelons qu’en cas de disparition du club, la ville se retrouverait à devoir rembourser le stade à hauteur de 45 millions d’euros.
Mais comment expliquer à des contribuables non amateurs de football qu’ils vont devoir payer pour les choix d’une entreprise du privé alors même que de plus en plus de manceaux se retrouvent marginalisés ou en situation difficile… Sans compter la prise en charge des personnes dépendantes, des impacts des changements des horaires d’écoles… 
Il est utile ici de rappeler une nouvelle fois que c’est la même ligue qui est en train d’enfoncer la tête du MansFC qui avait demandé que le club se dote d’un stade plus grand, plus lumineux, … (On se rappelera notamment le bras de fer entre la municipalité et la ligue pour une augmentation des lumens). 
 
Des effets de bord dramatiques
 
Beaucoup pensent qu’il ne s’agit finalement que d’un club de foot et que repartons en amateur et reconstruisons une équipe… C’est oublier tout le travail qui a été fait pour le centre de formation et tous ces jeunes qui se retrouveraient donc dans une situation difficile ; c’est la perte d’emploi pour l’ensemble des personnels du MansFC et des prestataires (on pensera notamment aux guichetiers, aux agents de sécurité, …).
Quelles sont les options ?
Elles ne sont malheureusement pas très nombreuses et aucune ne semble permettre de garantir une vie pérenne au MansFC. 
  • La ville peut donc participer à hauteur de 2,3 millions d’euros (si elle n’a pas déjà mis la main à la poche plus tôt pour rassurer la DNCG), 
  • La Pincenardière doit être vendue. On a d’ailleurs du mal à comprendre comment cela n’est pas déjà fait (on parle de 2 millions)
  • Il faut encore trouver 2,7 milllions… Les investisseurs privés semblent donc indispensables
Nous ne parlons bien sûr même pas du maintien sportif qui est la condition sine qua non à la poursuite de l’aventure !
 
En conclusion
 
La situation pourrait avoir pour conséquence la disparition pur et simple du club a très brève échéance. Bien sûr, comme beaucoup, on n’ose pas y croire et on se dit que tout se finira bien… C’est probablement ce que ce disait aussi les grenoblois et les Gueugnonnais avant que la décision finale ne les anéantisse.
Il faut absolument qu’une solution soit trouvée et c’est pour cela qu’il faut que nous soyons nombreux à venir montrer notre attachement au club le vendredi 15 février dans le match qui nous opposera à Caen.  Supporter du MansFC ou simple contribuable, il faut venir dire non au foot business !
La situation est grave et désespérée, il nous faut donc être solidaire.